Good times witn my bros

5/06/2010

Rowboat Power




Leysin et bientôt le monde. Rencontre d’un label qui ne finit pas de se développer pour faire connaître de plus en plus de groupes nageant hors des courants. Power to the rowboat !

Cédric et Patrick sont de Leysin. Ils sont passionnés de musique. En 2009, afin d'y donner corps, ils décident de lancer un label, Rowboat. Depuis, quatre compils sont sorties, de nombreux concerts ont eu lieu, notamment la Rowboat party au Bourg (Lausanne) en octobre dernier, dont de nombreux chanceux gardent un souvenir ébloui. L’écurie, elle, ne cesse de s’agrandir. On y trouve une palette éclectique de certains des groupes romands les plus inventifs : de l’électro jouissive de Buvette au rock noisy et tripal des Welington Irish Black Warrior (WIBW), en passant par Pat V, Überreel, Kurz Welle, WTF Bijou, Gâteaux Blasters, Marilou, etc.. Dernièrement, le label est même devenu international, comptant désormais l’écossais Dam Mantle dans ses rangs. Le tout incarne la volonté de deux protagonistes : être hors de tout carcan pour mieux se dépasser et découvrir. Décidant de faire de la musique quelque chose de plus qu’un hobby, ils lui consacrent la majorité de leur temps. Patrick passe ses nuits dans sa cave à enregistrer et à répéter. Cédric confectionne les pochettes et part à la recherche de nouveaux groupes ou de nouveaux concerts. Mais ils ne sont pas seulement les hommes derrière label, ils jouent également tout deux dans différents groupes qui en font partie. Ainsi le projet solo de Cédric s’appelle Buvette, tandis que Patrick officie au sein d’Überreel et de Pat. V.

A la rencontre du rowboat
- Première question très générale, pourquoi créer un label et plus précisément quel genre de label ? A quoi ca sert un label selon vous ?
- L’idée de base était de faire partager les trucs qui nous plaisent. Sur la première compil, il n’y avait que des chansons écrites par nous deux. On s’est mis ensemble parce que l’union fait la force. Créer ce label signifie pour nous qu’on va travailler comme collectif. Et cela appelle aussi une certaine durabilité. Le volume 1 était un premier pas. En fait, on n’avait pas vraiment de but défini. Et en tout cas pas commercial. On ne cherche pas à se faire de l’argent. Le but est vraiment de diffuser des groupes qu’on n’entendrait pas autrement. On le fait pour l’instant principalement par deux biais : les compils et l’organisation de concerts.

- Comment fonctionne le label ?
- On ne signe pas les groupes. Y a pas de contrat. On fournit aux groupes l’enregistrement du disque. Il ne s’agit en aucun pas d’un business. C’est plus de l’amitié. Les collaborations sont très libres, on se laisse s’exprimer.

- Quelle est la suite du projet ? Vous voyez rowboat comme une étape indé avant la major ou comme une structure qui doit se développer ?
- L’idée pour la suite, ce serait de trouver un distributeur pour qu’on trouve l’album dans les bacs. Mais si le projet prend de l’ampleur, ça nous obligera à nous poser des questions. Par exemple, actuellement on fait les pochettes de toutes le compils à la main. Est-ce qu’on pourra continuer à le faire ? On aimerait aussi produire des minis albums pour chaque groupe. Il y aura forcément un balancement entre l’envie de faire connaître à plus en plus de monde et en même le temps le désir de continuer à produire à notre façon.

- Comment définiriez-vous l’identité de Rowboat ?
- Il y a beaucoup de groupes différents. Sur la dernière compil, il y a un morceau par groupe. Mais il y a une unité commune, tous ont la même vision des choses, tous partagent le même esprit. On choisit simplement les groupes qui nous plaisent. Ce qu’on cherche, c’est des projets personnels, originaux. On ne veut pas s’enfermer dans un genre de musique précis. Ce qui compte, c’est que le groupe ait quelque chose d’inventif à apporter, qu’il échappe aux catégories. Et aussi, qu’il soit différent des groupes déjà présents dans Rowboat. On pourrait très bien prendre un groupe de hip hop. Franchement, on est ouvert à toute sorte de musique tant que ça se démarque du mainstream. Pour les groupes de Rowboat, la musique c’est quelque chose qui sort du cœur. Ils ne recherchent pas seulement le succès. Quand ils font de la musique, ce n’est pas pour la pose. C’est vraiment leur passion.

- Y a-t-il à proprement parler un son rowboat ?
- Patrick enregistre dans sa cave. On voulait aussi proposer aux groupes un autre son que celui des studios chers et trop lisses, où on perd aussi beaucoup de temps par exemple en enregistrant un seul instrument par jour. On garde le son brut. Tout est enregistré en une prise. On aime ce son lo-fi. On ne cherche pas du tout à être à la pointe technique.

- Est-ce que certains labels vous ont servis de modèles?
- Il y a le label K, basé à Olympia. Leurs différents artistes n’ont pas forcément de rapport entre eux. Il y a par exemple Jeremy Jay ou Mahjongg. Ce qui nous plait, c’est que ce n’est pas une simple maison de disque. C’est plus un regroupement, qui permet à des gens d’exprimer leurs gouts. Il y a aussi Paw Tracks, le label d’Animal Collective, où il y également cet investissement total dans le collectif et le refus de s’enfermer dans un style.

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